AUTOPSIE DE LA POUBELLE NOIRE ARIÉGEOISE

Qu'y a-t-il dans la poubelle à ordures ménagères des ariégeoises et ariégeois en 2023 ? Découvrez les résultats de l'étude menée par le SMECTOM.

Dans le cadre de son programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés (PLPDMA), le SMECTOM du Plantaurel a réalisé une caractérisation des ordures ménagères résiduelles au printemps 2023. Élément clef de la politique de gestion des déchets, la caractérisation est un outil indispensable pour le Syndicat afin de connaître le gisement d’ordures ménagères et sa composition, de manière à orienter ses actions de prévention et de communication. Une procédure effectuée tous les 5 ans pour suivre l’évolution du comportement des usagères et usagers.

Caractérisation 2023 : comment ça marche ?

La caractérisation consiste à étudier, le plus finement possible, le contenu de plusieurs bennes à ordures ménagères à leur retour de collecte afin de déterminer la composition moyenne des poubelles noires. Cette étude permet ensuite d’établir, sur chaque territoire analysé, une typologie des déchets collectés puis enfouis.

Une nouvelle étude fine, la troisième depuis 2012, a été réalisée pendant 3 semaines au printemps 2023. Chaque jour, des échantillons ont été prélevés au retour des tournées de collecte des bennes à ordures ménagères des particuliers. Les tournées analysées ont été sélectionnées de manière à :

  • Être représentatifs des différentes populations du territoire traitement du SMECTOM (7 intercommunalités sur 8 du département de l’Ariège) et des typologies d’espaces (ruraux, urbains) ;
  • Prendre en compte les différents types d’habitats (habitat vertical, habitat individuel, centre-ville, zones d’activité…),
  • Prendre en compte les différentes modalités de collecte des ordures ménagères résiduelles (point d’apport volontaire, bac individuel).

Les échantillons ont ensuite été passés au peigne fin et triés selon quatorze grandes catégories : déchets putrescibles, papiers, cartons, composites, textiles, textiles sanitaires, plastiques (emballages et objets), combustibles non classés, verres, métaux, incombustibles non classés, les déchets dangereux, les litières, les éléments fins.

Moins 25kg par an et par habitant·e

En 2018, le SMECTOM du Plantaurel avait déjà réalisé une étude similaire. Les ordures ménagères résiduelles étaient alors de 260kg/an/hab. En 2023, les particuliers jettent 235kg/an/hab. ; soit une baisse de 25kg/an/hab., matérialisant des efforts de réduction menés par toutes et tous grâce aux gestes de tri adoptés petit à petit.

Et parmi les bons résultats constatés par cette nouvelle étude, une baisse de :

  • -9kg/an/hab. des déchets compostables dans la poubelle noire,
  • -10kg pour le gaspillage alimentaire (25kg/an/hab en 2018 contre 15kg/an/hab. en 2023),
  • -5kg pour le papier.

En revanche, un effort important est encore à mener pour le tri des textiles, du linge et des chaussures dont 10kg/an/hab. sont, comme en 2018, encore déposés dans les ordures ménagères résiduelles. Vêtements abimés, chaussettes trouées, baskets usées jusqu’à la semelle…n’ayons pas honte de les apporter au récup’textile installé à proximité de chez soi !

Et pour les emballages ?

La comparaison avec la précédente caractérisation est difficile car tous les emballages plastiques n’étaient pas à trier avant l’extension des consignes de tri en novembre 2021. Cependant, une baisse des tonnages de déchets enfouis a déjà été observée depuis la mise en place de l’extension (43 473 tonnes en 2021 contre 40 755 tonnes en 2022). Cette tendance ne cesse de se confirmer au premier semestre 2023 : moins 961 tonnes enfouies et une augmentation des emballages réceptionnés au Centre de Tri du Plantaurel de +20%.

Zone rurale, zone urbaine : quelques différences

La caractérisation révèle le faible écart des déchets d’emballages présents dans les ordures ménagères entre les deux typologies d’habitats : autour de 18% pour les deux.

En revanche, la part des biodéchets présente dans le sac noir est plus importante en zone urbaine (36%) qu’en zone rurale (27,9%). Cela s’explique notamment par la pratique de compostage, déjà bien établie dans les maisons avec jardin, alors qu’en ville et en habitat collectif, le geste de tri des biodéchets n’est pas encore systématiquement acquis. Le SMECTOM entend pallier à ce déficit en poursuivant les installations de sites de compostage partagé, accompagnées de sessions d’information à la population :  120 sites seront déployés d’ici la fin 2023 sur le territoire collecte du SMECTOM.

Et maintenant, il reste quoi dans la poubelle noire ?

En somme, la meilleure façon de définir ce que l’on peut mettre dans la poubelle noire ariégeoise aujourd’hui est de décrire ce que l’on n’y met pas : 145 kilos de déchets présents aujourd’hui qui pourraient être triés comme les emballages, les déchets compostables, les papiers, les textiles, les verres, les déchets alimentaires (5,2kg sont encore jetés sans être entamés)… soit les deux tiers des déchets qui peuvent, dès à présent, être sortis de la poubelle par le simple respect des consignes de tri.

Et pour les 90kg/an/par hab. restants, 47kg sont évitables par un changement de pratique de consommation. En effet, même si les masques, les mégots, les cerclages/ficelles et la vaisselle cassée sont aujourd’hui difficiles à valoriser (et donc à trier au quotidien), d’autres déchets en revanche, peuvent facilement être contournés en privilégiant par exemple le lavable plutôt que jetable, la litière végétale qui peut être compostée, en n’achetant que le nécessaire et en se passant du superflus… Un quotidien à modifier pas à pas pour que chaque petit geste individuel effectué puisse perdurer.

La caractérisation des déchets est donc une opération de tri des ordures ménagères exceptionnelle car, rappelons-le, une fois le sac noir déposé dans le bac à ordures ménagères, il est collecté, sans être ouvert et l’ensemble de son contenu est enfoui sur le site de Berbiac à Manses. Aucune chance n’est alors donnée à certains déchets qui pourraient d’être valorisés.

Réduire ses déchets c’est apprendre à les gérer en adoptant les bons gestes de tri et en adaptant son mode de consommation. Un bon point pour son portefeuille et l’environnement, en limitant les impacts liés à leur fabrication et leur traitement.

Consommons mieux, jetons toujours moins, réduisons encore plus !

Actualité publiée le mercredi 13 septembre 2023